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Les Echos Start - Déborah Loye

“Le Power Point rend les étudiants bêtes et les profs ennuyeux”

De plus en plus de profs se basent sur des slides pour donner leurs cours. Mais l’un d’entre eux, Paul Ralph s’élève contre cette pratique, qui selon lui baisse dangereusement le niveau des universités comme leurs exigences vis-à-vis des étudiants.

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“Vous pensez vraiment que regarder un prof lire des centaines de slides Power Point vous rend plus intelligent ?” Dans une tribune publiée sur Business Insider UK, le professeur d’informatique Paul Ralph explique pourquoi, selon lui, cette façon d’enseigner est totalement inefficace.

Selon ce professeur, qui travaille à l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande : “L’excès de slides a contribué à faire croire, et c’est absurde, que c’est trop demander à des étudiants de lire des livres, d’être présent en cours, de prendre des notes ou de faire des devoirs”.


Des empêcheurs de penser


Pour lui, impossible de se passer de tout ça et de se contenter de bullet points. Il cite trois principales raisons pour lesquelles les Power Points sont toxiques :


1. Les slides empêchent d’avoir des raisonnements compliqués. “Les diapos encouragent les profs à utiliser des bullet points, des slogans, des schémas… Et découragent les analyses profondes qui prennent la complexité d’une situation en compte.”


2. Cela pénalise les bons profs. A force de ne voir que des Power Points, les étudiants ne considèrent plus les cours que “comme une succession de slides. Les bons profs qui présentent des réalités complexes et ambiguës sont critiqués et accusés de ne pas être assez clairs.”


3. Cela vide les amphis. “Pourquoi les étudiants prendraient-il la peine de venir s’ils peuvent décrocher un 18 en lisant des slides dans leur lit en pyjamas?”


Le niveau baisse


Mais si les Power Points sont si néfastes, pourquoi sont-ils si populaires ? se demande Paul Ralph. Selon lui, c’est dû au fait que les universités mesurent la satisfaction de leurs étudiants en leur faisant remplir des formulaires, mais pas par le niveau d’apprentissage. “Les examens, les projets de groupe ou les travaux écrits mesurent une connaissance ou une compétence. L’apprentissage est une évolution du savoir et des compétences qui ne peut se mesurer qu’à long terme”, écrit le professeur.


Pour lui, seules des recherches sur le niveau d’apprentissage des étudiants permettrait de comprendre ce qui marche… et ce qui ne fonctionne pas du tout (notamment, vous l’aurez compris, les Power Points). “Tant que les universités continueront à mesurer la satisfaction des étudiants et non le niveau d’apprentissage, nous resterons dans le cercle vicieux de faibles exigences, de paresse et de faible apprentissage…” conclut Paul Ralph.


Article de "Les Echos Start" par Déborah Loye, le 07 mars 2017.

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