top of page
Rechercher

L’Académie française met en garde contre le « péril mortel » de l’écriture inclusive

Dans un communiqué, les Immortels jugent que l’écriture inclusive « aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression ».



Une charge lourde contre l’écriture inclusive. « A l’unanimité », les membres de l’Académie française lancent, dans un communiqué diffusé jeudi 26 octobre, « un cri d’alarme » contre l’utilisation de ce type de graphie qui prône des règles grammaticales plus neutres, en rendant visibles en même temps le féminin et le masculin. Exemple : « Les candidat·e·s à la présidentielle. »

Pour les Immortels, l’écriture inclusive, promue notamment par des mouvements féministes, « aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».

« On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture — visuelle ou à voix haute — et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. »

« Devant cette aberration “inclusive”, la langue française est en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures », poursuivent-ils. « Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète. »


« Égalité des sexes »

Si l’expression « écriture inclusive » est assez récente, la réflexion a été amorcée il y a une vingtaine d’années autour de l’idée de neutralité dans l’écriture. Ce n’est que récemment que l’usage de cette graphie, longtemps cantonnée aux mouvements féministes, a commencé à s’élargir et à apparaître dans le débat public.

Notamment depuis qu’elle a été encouragée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), qui publiait dès 2015 un guide pratique « pour une communication sans stéréotype de sexe », soulignant :

« Une langue qui rend les femmes invisibles est la marque d’une société où elles jouent un rôle second. C’est bien parce que le langage est politique que la langue française a été infléchie délibérément vers le masculin durant plusieurs siècles par les groupes qui s’opposaient à l’égalité des sexes. »

Inspirées des recommandations du HCE, les éditions Hatier ont franchi le pas cette année en publiant le premier manuel scolaire en écriture inclusive. Ce choix a suscité la polémique.

Cette graphie pourra en tout cas être utilisée plus facilement par ceux qui le souhaitent à partir de 2018, puisque le « point milieu » viendra rejoindre les touches de nos claviers, selon l’Afnor. L’organisme précise toutefois que cet ajout avait été pensé au départ pour certaines langues régionales

Posts récents

Voir tout
bottom of page